Compositeur, théoricien, musicographe et auteur du premier dictionnaire de Musique en 1703, Sébastien de Brossard est né à Dompierre, petit village ornais proche de la Ferté Macé le 12 septembre 1655 et décédé à Meaux le 10 Avril 1730 dans sa 75e année. Et si une rue porte son nom dans ce petit village normand, il ne semble subsister des Brossard qu’un portrait de Sébastien accroché dans l’église.

Issu d’une famille de gentilshommes verriers dont l’origine remonte au XIIIe siècle, il commence des études de philosophie et de théologie à l’université de Caen avant de recevoir la prêtrise. A ce stade, Sébastien de Brossard n’est qu’un obscur aristocrate de province, de surcroit non musicien.

Peu après sa mort, il est l’homme célébré dans le Parnasse François de 1732 d’Evrard Titon du Tillet comme « l’un des plus sçavants musiciens que nous ayons eu ». Ces deux Sébastien de Brossard peuvent-ils être le même homme, quand on sait combien la pratique de la musique s’envisage aujourd’hui dans la prime jeunesse ? Mais le Grand siècle de Brossard n’est pas encore celui des enfants prodiges, même si Elisabeth Jacquet de la Guerre en fut un des premiers exemples dans les années 1690.

La technicité de la musique italienne - que Brossard contribue à faire connaître en France par ses copies et ses compositions - est d’ailleurs le creuset de cette nouvelle conception de la musique. A la fois, homme du temps - partisan des Modernes italianisants et virtuoses -, et homme de son temps - celui d’un amateurisme éclairé - voilà
Sébastien de Brossard pris dans le paradoxe de son Siècle.