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Le Vavasseur, "Ma toute belle", concert du 29.09.14 à Pont-Audemer
Ce spectacle met en regard des textes de L'Histoire de la Normandie de Gabriel Du Moulin (1631) ainsi que quelques lettres fictives d'introduction et la musique de Nicolas Le Vavasseur. Il ne comprend pratiquement que des pièces de ses recueils d'airs.
Voir notamment sur Le Vavasseur:
- Alix F., "Organistes célèbres : Nicolas Le Vavasseur, organiste de Sainte-Croix de Bernay, de Saint-Pierre de Lisieux et de Saint-Pierre de Caen, mort en 1658 à 65 ans", Bulletin de la société des antiquaires de Normandie, 43, 1935-1936, p. 351-360.
- Grenèche Benoît, Nicolas Le Vavasseur, M.M. dir. J.M. Bailbe & Cl. Noisette de Crauzat, U. de Rouen, 1984-85, 69 & 98p.
- Grenèche Benoît, « Nicolas Le Vavasseur, musicien bernayen (1585 ?-1658 ?) », Les Amis de Bernay, 24, juillet 1988, p. 3-10.
- Leconte Thomas, Catalogue des airs de Nicolas Le Vavasseur, Cahiers Philidor, 2003.
- Leroy Yannick, "La musique à Lisieux au XVIIe siècle", Pays d'Auge, 4, 1996, p. 20-28.
- "Nicolas le Vavasseur", Le Règne d'Astrée, U. Paris-Sorbonne
Voir notamment sur Gabriel Du Moulin:
- Du Moulin Gabriel, Histoire générale de la Normandie, Rouen, Iean Osmont, 1631.
De Bernay à Lisieux en 1630 :
Nicolas Le Vavasseur et Gabriel Du Moulin au coeur d'un cercle d'intellectuels normands
Nous sommes entre Bernay et Lisieux de l'an 1626 à l'an 1630. Nicolas Le Vavasseur, organiste à l'église Sainte-Croix de Bernay jusqu’en 1622-1623, puis à la cathédrale de Lisieux, se lie d'amitié avec un ecclésiastique appelé Gabriel Du Moulin, curé de Maneval, aujourd'hui Menneval, petite bourgade qui jouxte Bernay.
Alors que Louis XIII règne sur la France, que Richelieu met en place la centralisation du pouvoir qui sonne l'aube de la modernité politique, et qu'un premier baroque émerge en musique à Paris et dans certaines provinces avec les Boesset, Moulinié et autre Guédron, Nicolas Le Vavasseur demeure épris d'une harmonie très renaissante. Ses modèles ne sont pas les musiciens de la cour, ses contemporains, mais des compositeurs du siècle précédent comme Sermisy, Du Caurroy... Alors que tout dépeint un petit maître provincial pétri d'archaïsmes que le Siècle de Louis XIII méprise, le grand Pierre Ballard, imprimeur du Roy pour la musique, imprime son livre d'airs. Il est vrai que l'harmonie, lorsqu'elle est parfaite, doit résonner par tout l'univers; mais de là à aller jusqu'à émouvoir les cercles parisiens plus modernes, il y a une marge. Doit-on y voir l'influence du sieur de Bréauté auquel le recueil est dédié ou celle de l’évêque de Lisieux ? Toujours est-il que notre compositeur a tissé des liens suffisamment forts avec la capitale pour devenir le seul provincial a pouvoir faire imprimer un recueil d’airs chez le grand Ballard.
Vous l'aurez compris, un petit cercle d'intellectuels apparaît dans cette province dont la qualité des productions résonne jusqu'à Paris. On y découvre un univers bourgeois composé bien évidemment de Nicolas Le Vavasseur, de Marin Bourgeois, un autre musicien gambiste et peintre, d'Antoinette Bourgeois, sa fille, qui écrira une strophe en tête de l'ouvrage de Du Moulin. On y trouve probablement Paul Langlois, directeur d’un collège de Lisieux et fin latiniste. Il est l’auteur d’une Ode latine dédiée à Nicolas Le Vavasseur imprimée dans son recueil d’airs de 1626. Il y a aussi des participants momentanés comme le savant Rivault de Flurance… Gabriel Du moulin, curé de Maneval, rédige aussi une histoire générale de la Normandie imprimée à Rouen en 1630. Il nous promène dans les pays qui composent la province de cette époque. Ce petit salon provincial est très dynamique et produit des ouvrages dignes d'intérêts, dont la mise en regard entrouvre la porte d'un passé régional peu connu. Le spectacle met en présence les écrits de Gabriel Du Moulin et les airs de Le Vavasseur ainsi que ces derniers l’ont probablement souhaité. En effet, leurs plumes se sont mêlées dans les imprimés, puisqu’ils ont tous deux produit une contribution pour l’ouvrage de leur ami. A la conjonction entre fiction et réalité, nous vous invitons, l’espace d’une soirée, à ce salon du début du XVIIe siècle.